Historique

Découvrez l'histoire de l'association racontée par notre président d'honneur, Eric Degand, à l'occasion de nos 25 ans (2017) !

Julie Debrackeler : Eric Degand comment est née Mistral Gagnant ?

E.D : Début des années 90, TF1 diffusait une émission en prime time, « Tous à la Une », présentée par Patrick Sabatier. Yves Duteil était l’invité principal et il a relaté, lors de cette soirée, l’action entreprise par une association qui réalisait le rêve des enfants malades : « Les Petits Princes », présidée par les sœurs Bayle. Ce programme a connu un succès phénoménal en France mais également en Belgique. Beaucoup de Belges souhaitaient que cette association intervienne également auprès d’enfants de chez nous ou qu’une association similaire se crée. Les dirigeants et bénévoles étaient dépassés par l’ampleur des retombées de cette émission et ils ont dû faire le choix de se consacrer uniquement aux enfants malades se trouvant sur le territoire français. Mais, ils ont eu la bonne idée de garder les noms de tous les Belges qui avaient téléphoné et ont proposé à ceux-ci de se réunir afin de créer une association belge.

J.D : Vous étiez parmi les fondateurs ?

E.D : Non, j’ai rejoint l’association en 1994. C’est José Wuidar qui a été l’instigateur au départ avec une poignée d’hommes et de femmes dont quelques-uns font partie encore aujourd’hui de l’association. Beaucoup d’anciens bénévoles nous aident également de manière ponctuelle.

J.D : Pourquoi Mistral Gagnant, le titre d’une chanson de Renaud ?

E.D : José Wuidar connaissait le chanteur et il trouvait que le titre de la chanson correspondait à l’esprit que les fondateurs voulaient donner à la nouvelle association. Il a demandé à celui-ci de pouvoir utiliser le nom de la chanson et d’en être le parrain fondateur, ce qu’il a accepté avec joie. Nous avons eu également la chance que Jean-Michel Folon accepte de dessiner notre logo !

J.D : Comment les choses se sont-elles mises en place ?

E.D : Une ASBL a été créée fin 1991, un Conseil d’administration a été nommé et c’est Jacques Planchard, Gouverneur de la Province du Luxembourg qui a été désigné comme Président. Des bénévoles ont rejoint le groupe et une première demande de rêve à réaliser nous est parvenue.

J.D : C’était ?

E.D : Un enfant voulait rencontrer Patrick Bruel. C’était la Star française des ados à l’époque ! Quelques coups de fil, des relations de gauche à droite et le premier rêve fut réalisé !

J.D : Ensuite comment l’association a-t-elle évolué ?

E.D : De plus en plus de bénévoles, de tous les coins de la Belgique, ont rejoint Mistral Gagnant. Nous nous sommes structurés en antennes provinciales afin de garder une proximité avec les enfants et les parents. C’est l’antenne qui suit la réalisation du rêve. De plus en plus de demandes nous sont parvenues et aujourd’hui pas de moins de 900 rêves ont été réalisés depuis le début de l’aventure !

Avec le temps, nous avons tissé des liens de collaboration avec les différents hôpitaux comme l’Huderf, l’UCL, Mont Godinne, la Citadelle à Liège, la Clinique de l’Espérance et l’AZ-VUB notamment. Nos bénévoles sont en contact régulier avec les médecins, le personnel soignant, les psychologues ou les assistants sociaux.  Aucun rêve n’est réalisé sans l’accord du corps médical. Nous avons gagné en crédibilité au fil des ans.

J.D : Quels sont les rêves demandés par les enfants ?

E.D : C’est très variable, les enfants ont beaucoup d’imagination… Mais on peut classer ces demandes en 4 catégories : Disneyland Paris : Mickey reste magique et, pour des familles moins favorisées, ce voyage reste très coûteux ; nager avec les dauphins, cet animal fascine autant les enfants que les adultes et j’ai la chance d‘avoir pu emmener plus de 50 enfants à Panama City en Floride, les enfants ont pu nager avec ces mammifères marins en toute liberté dans le Golfe du Mexique ; les rêves fous : passer une journée en Princesse Barbie, jouer du violon devant Yehudi Menuhin, posséder un aquarium, etc… ; et enfin les rencontres avec les stars, certainement les rêves les plus difficiles, ils demandent beaucoup d’énergie, beaucoup de patience et de persévérance, mais le résultat c’est souvent du bonheur, de la joie et des larmes ! Il est à noter que beaucoup de stars ont un grand cœur, je pense notamment à Toots Thielemans qui nous a quittés, Patrick Bruel, Ronaldinho, Mimie Matty, le malheureux Schumacher, le groupe Indochine, Kev Adams et bien d’autres, la liste serait trop longue… 

J.D : Des stars décevantes ?

E.D : Oui, mais je me tairai…

J.D : Votre meilleur souvenir ?

E.D : Incontestablement le rêve d’Ugo qui voulait rencontrer Harry Potter ! Deux ans pour y parvenir, mais quel résultat, et obtenu de manière incroyable au hasard d’une rencontre à Saint-Luc. La fille de la meilleure amie de la personne rencontrée, fréquentait l’école de la sœur de Daniel Radcliffe à Londres… Incroyable !! Echanges d’emails, lettre remise aux parents Radcliffe… ensuite le rêve….Ugo n’a pas rencontré l’acteur : il a rencontré TOUS LES ACTEURS et a pu assister au tournage d’un épisode de la saga ! Grand moment que j’ai pu vivre en direct par sms ! Mais je dois avouer, qu’à titre personnel, pouvoir faire nager des enfants malades avec des dauphins sauvages en Floride est certainement ce qui m’a procuré le plus de bonheur mais également des larmes…

J.D : Comment se finance l’association ?

E.D : Nous avons un petit budget avec lequel nous faisons des miracles. Nous recevons quelques dons de privés et d’entreprises et des événements sont organisés à notre profit par des personnes extérieures. Mais c’est surtout le dynamisme des bénévoles qui n’hésitent pas à organiser des événements comme ce fantastique Quizz musical à Huy, comme le Marathon dans le sud de la province du Luxembourg, l’Open de Golf à Anderlecht, la vente de chocolats, etc…

Quelques subsides également de la Cocof et de la Région Wallonne notamment.

J.D : Vous avez combien de sponsors réguliers pour l’instant ?

E.D : Pas assez malheureusement, la crise se fait sentir… Ce serait fantastique si nous pouvions atteindre l’objectif de huit ce qui assurerait la pérennité de l’association pour de nombreuses années.

J.D : Combien de rêves par an ?

E.D : Nous avons un moment eu une vitesse de croisière de 50 par an, c’est un peu redescendu, les rêves sont de plus en plus coûteux ! On peut dire actuellement que nous avoisinons les 30 rêves par an.

J.D : Il faut de l’organisation pour gérer tout cela ?

Une association se gère comme une société à la différence que nous n’avons pas d’objectif de rentabilité et que personne n’est rémunéré chez nous. Nous sommes tous bénévoles et notre objectif est de redonner le sourire aux enfants touchés par la malchance. Mais un secrétariat doit fonctionner, une comptabilité doit être tenue de manière irréprochable afin d’obtenir l’agréation du Ministère des Finances pour délivrer des attestations fiscales. Tout don de 40 euros et plus est déductible. Il faut assurer le suivi de nos publications, du site et bien entendu, il faut pouvoir assumer les demandes de rêve… notre mission !

J.D : Vous acceptez toutes les demandes ?

Dans la mesure du possible oui, mais nous vérifions lors d’une entrevue avec l’enfant si c‘est bien son rêve, ensuite la machine se met en route.

J.D : Quels sont les enfants qui peuvent introduire une demande et que doivent-ils faire pour que vous interveniez ?

Les enfants, âgés de 4 à 18 ans, atteints de traumatismes ou de maladies chroniques graves.  Il suffit de nous envoyer un courrier, un email ou si l’enfant ne sait pas écrire, une lettre des parents accompagné d’un dessin.

J.D : Ces enfants sont-ils malheureusement condamnés ?

Non, pas du tout. La majorité des enfants pour lesquels nous sommes intervenus sont en bonne santé, Dieu merci. Malheureusement, certains nous ont quitté et parfois des rêves ont été effectués en extrême urgence… Malgré les années, cela laisse toujours des traces au sein de notre groupe !

J.D : Mistral Gagnant, c’est une formidable aventure humaine ?

Oui, aventure humaine est le bon terme. En 25 ans, tout ce qui a pu être réalisé, on le doit à une multitude d’intervenants, supporters, sponsors, donateurs, nos contacts dans les hôpitaux mais également aux fondateurs de 1991 (sans eux, cette histoire n’existerait pas), à mes prédécesseurs, Jacques Planchard, Vincent Corbisier et à Roger Simon qui a présidé l’association pendant plus de 10 ans et à qui j’ai succédé fin 2003. Tous ont une part des 900 rêves réalisés. Mais surtout, on doit cette réussite aux nombreux volontaires, parfois discrets mais toujours efficaces, qui ont traversé l’histoire de l’association. C’est à eux que nous devons rendre hommage pour ce 25ème anniversaire !

970 rêves déjà réalisés

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